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ADN: Venter en fait une affaire personnelle

64f6388cea50eb5a4b1e498b66e89fcc.jpgMême s’il n’est pas parvenu à publier la première séquence du génome humain avant le consortium public international (HGP), Craig Venter peut aujourd’hui se targuer d’être le premier individu dont l’ADN décrypté intégralement est publié et versé dans le domaine public. L’équipe de Samuel Levy, du J. Craig Venter Institute (JCVI), installé dans le Maryland, aux Etats-Unis, publie aujourd’hui ses résultats dans la revue PLoS Biology.

Cette séquence génétique individuelle est diploïde : elle comporte les deux versions des chromosomes, la partie héritée du père et la partie héritée de la mère. Les généticiens ne sont pas capables de faire la différence entre les deux : pour cela ils leur faudrait l’ADN d’au moins l’un des parents. Craig Venter y songe. En revanche ils peuvent dénombrer les variations entre les deux jeux de chromosomes d’un même individu. Pour Venter, les deux versions sont semblables à 99,5%.

La séquence de référence publiée par le HGP est composée de l’ADN d’un grand nombre de personnes d’origine diverse. Celera Genomics avait travaillé à partir de cinq ADN, dont celui de Craig Venter, qui avait donc déjà été en partie décrypté. En comparant un ADN individuel avec la séquence de référence, les chercheurs se font aussi une meilleure idée de la variabilité entre les individus.

«Les deux approches sont complémentaires, analyse Patrick Wincker, directeur de recherches au Génoscope (CNRS). L’objectif du consortium public était d’abord de disposer d’une séquence de référence pour laquelle il fallait gommer les variations. C’est pour cela qu’elle ne contient qu’une version pour chaque partie du génome. A partir de maintenant je pense que les projets de génomique personnelle, encore très coûteux, vont se multiplier».

Une autre célébrité a fait don de son ADN à la science : le prix Nobel James Watson, co-découvreur de la double hélice d’ADN. Beaucoup de gens sont réticents à connaître leur patrimoine génétique dans ses moindres détails, le but étant d’établir des corrélations entre les variantes génétiques et les caractéristiques physiques, comportementales, ou la survenue de telle ou telle maladie. «Cela pose des problèmes éthiques pour la personne et pour ses descendants qui ne sont pas réglés», souligne Patrick Wincker.

Pour Venter, ce séquençage était une véritable affaire personnelle. A la tête de Celera Genomics, qu’il a fondé en 1998 et dirigé jusqu’en 2002, Craig Venter s’était lancé dans le séquençage du génome humain, avec une méthode différente de celle du HGP, qu’il comptait bien devancer. Le mois prochain va sortir aux Etats-Unis son autobiographie, A Life Decoded, qui retrace le parcours atypique d’un chercheur, en marge des institutions et des académies, qui fut cependant le premier à publier la séquence d’un génome bactérien et qui s’illustre aussi par ses travaux sur le ‘’génome minimal’’ et la vie synthétique.

(NouvelObs)

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