Fusion Suez-GDF : les réactions
La fusion de Suez et GDF a suscité de nombreuses réactions, notamment au sein des différents partis politiques.
Suite à mon article précédent, j'ai jugé intéressant de vous faire part de quelques extraits :
A DROITE
François Fillon : Le secteur public détiendra "environ 40%" des parts du groupe. La fusion GDF-Suez est "une très belle opération" qui va "nous permettre de structurer le marché de l'énergie en Europe (…). Le secteur public aura environ 40% du nouveau groupe: 40% de GDF et Suez, je pense que c'est mieux que 70 ou 80% de GDF tout seul". Le gouvernement a cherché mais "n'a pas trouvé" de meilleure solution pour GDF. La France dispose "d'un deuxième géant de l'énergie" après EDF, qui sera "le troisième ou quatrième mondial".
(Déclaration sur France-Inter, lundi 3 septembre)
Christine Lagarde, La ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi : "Par opposition au projet précédent, on est dans une logique de grande cohérence (…), toutes les activités et les forces de financement et de négociations touchant à l'énergie" se retrouveront au sein d'une même société.
"Dans la formule précédente, le contrôle était à peine à 31%", a-t-elle rappelé, "là on est clairement dans un contrôle qui est supérieur à la minorité de blocage (…). Dès lors que l'Etat dispose d'au moins de la minorité de blocage, ça lui confère le contrôle nécessaire qui permet de dire non à tout changement dans les caractéristiques de la société, s'opposer ou non à l'augmentation de capital, l'entrée de nouveaux actionnaires".
(Interview sur Europe1 avec Le Parisien/TV5, dimanche 2 septembre)
A GAUCHE
Les Verts, par le biais de son porte-parole, Yann Wehrling : "La privatisation du secteur de l'énergie est totalement contradictoire avec le nouveau contexte énergétique et environnemental".
"Ce secteur doit s'organiser selon des priorités d'intérêt général et de long terme: économie des ressources, valorisation des ressources locales et réduction des émissions de gaz à effet de serre".
"Le nouveau groupe GDF Suez va privilégier la stabilisation de son actionnariat en dégageant de fortes marges, ce qui sera contradictoire avec la nécessité de réaliser des investissements de long terme".
"Les Verts réclament le développement d'une politique énergétique européenne forte, notamment grâce à un nouveau traité qui porterait sur l'énergie et le changement climatique" (Communiqué, lundi 3 septembre)
Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée : "Le président de la République a renié sa parole de ne jamais privatiser GDF (…). Tout le monde va être perdant: le pays tout entier qui voit gravement entamer son indépendance énergétique. Les Français et leurs entreprises qui vont subir la flambée des tarifs. Les salariés de Suez et de GDF qui voient leur emploi et leur statut précarisés (…). Les députés socialistes ont tout fait pour empêcher cette fusion/ privatisation (…). Non par dogmatisme, la France a besoin de champions mondiaux. Mais parce que l'énergie est un bien public qui garantit l'indépendance nationale. Parce que nos entreprises publiques, EDF et GDF, sont parmi les meilleures au monde. Parce que la privatisation du secteur de l'énergie partout dans le monde a dégradé la qualité du service, freiné les investissements et augmenté les prix (…). Le reniement présidentiel va coûter très cher aux Français".
(Communiqué, lundi 3 septembre)
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